L’Égypte a interdit le niqab dans les écoles

CAIRE – Le gouvernement égyptien a récemment publié une directive interdisant aux étudiantes de porter le niqab lorsqu’elles vont à l’école.

Dans une annonce du ministre de l’Éducation Reda Hegazy, il a été déclaré que les élèves auraient le droit « facultatif » de choisir s’ils souhaitent ou non se couvrir les cheveux pendant les heures de classe.

Cependant, la directive précise explicitement que tout couvre-cheveux ne doit pas masquer le visage et que le couvre-cheveux choisi doit respecter la couleur prescrite par le ministère et la direction locale de l’éducation.

Cette politique devrait entrer en vigueur à partir de la prochaine année universitaire débutant le 30 septembre et sera en vigueur jusqu’au 8 juin 2024.

Selon la déclaration ministérielle, la décision de se couvrir les cheveux doit être prise uniquement sur la base du désir de chaque élève, libre de toute pression ou coercition extérieure, à l’exception de celle des parents. Les parents doivent être dûment informés du choix de leur fille et les autorités vérifieront si les parents sont au courant de la décision de l’élève.

En Égypte, le hijab est un couvre-chef couramment porté par les femmes, tandis que le niqab, qui dissimule davantage le visage, est moins répandu. La question du port du niqab dans les espaces publics et dans les établissements d’enseignement fait depuis longtemps l’objet d’intenses débats au sein de la société égyptienne.

Plusieurs établissements d’enseignement du pays ont indépendamment imposé l’interdiction du niqab. Par exemple, en 2015, l’Université du Caire a interdit le niqab à son personnel, une décision qui a été confirmée par la justice égyptienne au cours des années suivantes, notamment en 2016 et 2020, malgré les appels.

L’opinion publique sur cette question reste divisée. Les opposants au niqab le considèrent comme « étranger » à la société égyptienne, l’associant à la propagation de l’islam « wahhabite » en provenance d’Arabie saoudite. Ils soutiennent que cela favorise un fossé religieux et social entre ceux qui le portent et ceux qui ne le portent pas.

Certains évoquent également des problèmes de sécurité nationale, affirmant que, étant donné que le niqab peut dissimuler l’identité d’une personne et qu’il a été utilisé par des criminels pour commettre des actes illégaux dans le passé, la société et les forces de l’ordre ont le droit d’imposer une telle interdiction.

À l’inverse, les partisans du droit de porter le niqab soutiennent que les libertés individuelles sont protégées par la Constitution et qu’accorder à l’État un pouvoir étendu pour réglementer la tenue vestimentaire pourrait conduire à des restrictions plus larges sur les choix vestimentaires et l’autonomie des femmes.

Les institutions religieuses islamiques officielles égyptiennes se sont généralement abstenues de prendre position sur cette question, préférant s’en remettre aux institutions étatiques.

Selon Cheikh Ahmed al-Tayyeb, le Grand Imam d’al-Azhar, le niqab n’est ni une pratique recommandée ni une obligation religieuse, déclarant : « Je ne peux pas dire à celle qui porte le niqab qu’elle accomplit un acte légal pour lequel elle mérite. être récompensé. Cela entre dans le cercle du permis.