Interaction mixte : l'époque du Prophète et aujourd'hui
La ségrégation des sexes est un sujet brûlant, notamment dans le contexte du culte à la masjid (mosquée).
Faut-il ou non mettre une barrière ? Est-il suffisant qu'un rideau sépare les hommes des femmes, ou faut-il les garder dans des pièces complètement séparées afin d'éviter une sorte d'orgie sauvage alimentée par les hormones ?
Ou… est-il possible, peut-être, que les hommes et les femmes musulmans puissent partager le même espace et interagir de manière intrinsèquement civilisée ?
Beaucoup avancent que le hijab et la ségrégation poursuivent un objectif commun : empêcher les hommes faibles et lubriques de s’en prendre aux belles femmes.
Pourtant, un bref examen du hijab et du concept de ségrégation à l’époque du Prophète (PSL) dresse un tableau très différent.
Ibn Abbas a rapporté :
Une belle femme, parmi les plus belles femmes, priait derrière le Prophète. Certaines personnes allaient prier au premier rang pour s'assurer de ne pas pouvoir la voir.
D'autres priaient dans la dernière rangée d'hommes et regardaient sous leurs aisselles (en rukoo' et sujuod) pour la voir. À cause de cet acte, à son égard, Allah a révélé : « En vérité, Nous savons que ceux d’entre vous sont impatients d’être les premiers, et en vérité Nous savons que ceux d’entre vous sont impatients d’être derrière. » (Coran 15 : 24)
(Ibn Majah, Abu Dawud, Tayalisi, Baihaqi, Ahmad, Tirmidhi et Nasai et il est jugé sahih par Albani. Il l'inclut comme #2472 dans son Silsilat al-Ahadith as-Sahih)
Pourquoi cette narration est-elle si fascinante ? Parce que cela révèle comment, même à l'époque du Prophète Muhammad (PSL), les Sahabah (compagnons) avaient différents niveaux d'Imaan (foi) et même dans la prière – une époque où tous les désirs du monde sont censés être mis de côté – ils agissaient toujours en conséquence. leurs désirs.
Allah n'a pas blâmé la femme
L'un des aspects les plus intéressants de ce récit est que lorsqu'Allah a fait descendre une révélation concernant cette situation, Il n'a pas réprimandé la femme. Il a réprimandé les hommes qui ont oublié leur khushoo', les hommes qui ont oublié qu'Allah veille constamment, le les hommes qui ont oublié qu'Allah peut facilement dénoncer ceux qui prétendent être pieux mais agissent d'une manière contraire.
Allah est Celui qui a rappelé à ces hommes que leurs intentions Lui sont pleinement connues. Notez la manière dont Ibn 'Abbas a partagé cette histoire.
Cette femme était publiquement connue et, bien que son nom ne soit pas mentionné dans le récit, son identité était évidemment de notoriété publique parmi les habitants de Médine.
On savait également que les hommes pieux étaient ceux qui mettaient un point d’honneur à combattre la tentation en se retirant d’une situation où ils se sentiraient faibles, tandis que ceux dont la foi était plus faible étaient ceux qui s’attardaient délibérément en arrière pour assouvir leurs désirs.
Maintenant, pouvez-vous imaginer l’embarras et la honte de ces hommes qui ont été publiquement réprimandés par Allah ?
Pouvez-vous imaginer que tous Médine et ceux qui visitaient Médine à ce moment-là sachent que votre comportement faible et pécheur était la raison pour laquelle Allah a envoyé la Révélation divine pour vous avertir de Sa connaissance ?
Ce verset était et reste un rappel public et une réprimande à tous les hommes musulmans qui tentent de déguiser leur comportement inapproprié sous un couvert de « religion ».
C'est un rappel que les hommes musulmans ont la responsabilité de baisser leur regard, de contrôler leur comportement, de se sortir d'une situation où ils se sentent faibles.
C’est un rappel qu’ils ne peuvent pas imputer aux femmes leur propre faiblesse de foi, de caractère ou d’actions ! Cette anecdote, combinée à d'autres récits qui traitent des relations entre hommes et femmes dans la sphère publique (la mosquée), montre comment le Prophète (PSL) a formé ses compagnons à la manière appropriée d'interagir avec l'autre sexe.
Par exemple, le Prophète (PSL) a pris l'habitude de rester assis en avant (vers la qiblah) même après avoir terminé la prière, donnant ainsi aux femmes la possibilité de quitter la mosquée avant les hommes (rappelez-vous qu'il n'y avait aucune barrière physique entre les hommes et femmes de l'époque). Il a fait preuve de respect envers ces femmes et a ainsi entraîné ses compagnons masculins à agir de la même manière.
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