L’Arabie saoudite commence à arrêter des pèlerins qui portent le keffieh palestinien
LA MECQUE – Un acteur britannique et une Indonésienne ont été arrêtés pour avoir porté des vêtements palestiniens, ainsi qu’un cheikh algérien qui priait pour la condition des Gazaouis en Arabie Saoudite.
L’Arabie saoudite aurait arrêté des fidèles qui manifestent ouvertement leur solidarité avec Gaza et prient pour la Palestine sur les lieux saints de La Mecque et de Médine.
Islah Abdur-Rahman, un acteur britannique, a récemment partagé son expérience lorsqu’il a été arrêté pour avoir porté un keffieh palestinien.
Abdur Rahman a fait part de ses inquiétudes concernant la question des manifestations de soutien à la Palestine en Arabie Saoudite.
Pendant sa détention, des soldats ont arrêté Abdur Rahman parce qu’il portait un keffieh blanc et un tasbih de couleur palestinienne.
Interrogés sur sa nationalité, le but de sa visite et la durée de son séjour, les militaires se sont concentrés spécifiquement sur le keffieh, soulignant son origine palestinienne. Après sa libération, il lui a été conseillé de ne pas porter le keffieh, car cela n’aurait apparemment pas été autorisé.
Abdur Rahman a d’abord exprimé sa crainte d’être dans un pays étranger sans droits, mais a ensuite décrit cette expérience comme un déchirement, en particulier compte tenu des bombardements israéliens en cours sur Gaza. Bien qu’il ait partagé son expérience sur Instagram pour faire la lumière sur la question, il a été confronté à des messages haineux en ligne de Saoudiens défendant les restrictions sur les drapeaux ou les symboles dans les lieux de culte.
Des incidents similaires ont fait surface en ligne, avec des individus arrêtés pour avoir exprimé leur sympathie envers les Palestiniens et prié pour eux.
Un Algérien participant à la Omra en Arabie Saoudite aurait été détenu pendant plus de six heures pour avoir prié pour les Palestiniens, avertissant les autres de faire attention lorsqu’ils visitent des lieux saints.
Un autre incident concerne une Indonésienne qui a été arrêtée parce qu’elle portait un drapeau palestinien sur son hijab.
Des cheikhs éminents ont laissé entendre qu’il fallait éviter les commentaires ou les gestes explicites concernant la guerre.
Abdul Rahman al-Sudais, responsable des affaires religieuses de la Grande Mosquée saoudienne, a exhorté les musulmans à ne pas s’immiscer dans les événements à Gaza, soulignant la nécessité de prier plutôt que de s’engager dans des actions sans autorité appropriée.
Des événements récents ont vu deux individus, un cheik algérien et un Turc, arrêtés par les autorités saoudiennes pour avoir ouvertement exprimé leur solidarité avec Gaza et la Palestine lors de leur pèlerinage.
Le cheikh algérien a raconté avoir subi six heures de calvaire aux mains de la police saoudienne pour avoir déclaré qu’il avait prié pour les Palestiniens à la mosquée du Prophète.
Le cheikh s’est demandé si c’était un crime de prier pour les opprimés et a souligné les destructions auxquelles sont confrontés les hôpitaux et les mosquées en Palestine, exhortant les gens à garder leurs prières privées.
Dans un autre incident, le Turc Mustafa Evi a été arrêté à La Mecque pendant la Omra pour avoir défendu Gaza et la Palestine. Dans une déclaration vidéo, Cheikh Mustafa a révélé son arrestation pour la simple mention de Gaza et de la Palestine.
Ces détentions soulignent notamment la position restrictive concernant l’expression de soutien à la Palestine au sein du royaume, révélant l’interdiction par l’Arabie saoudite d’afficher des drapeaux étrangers et qui interdirait apparemment les prières publiques pour les Palestiniens, même dans les lieux saints.
Qu’est-ce que le keffieh palestinien ?
Le keffieh palestinien, également connu sous le nom de Hatta, Kufiya ou Shemagh, est une écharpe à carreaux blancs et noirs qui est généralement portée autour de la tête ou du cou. Le keffieh est devenu un symbole du nationalisme palestinien à l’époque de la révolte arabe de 1936-1939 en Palestine.
Le Keffieh est très important pour les Palestiniens, car il est utilisé comme symbole international de solidarité avec la cause palestinienne. Il représente la résistance et l’identité palestiniennes.
