Les pays islamiques critiquent les talibans pour avoir banni les femmes des universités

En réponse à l’interdiction par les talibans du droit des femmes à l’éducation, mercredi, trois pays islamiques – le Qatar, l’Arabie saoudite et la Turquie – ont exprimé leur inquiétude et condamné les talibans pour leurs actions.

Il y a eu « étonnement et regret » exprimés par le ministère saoudien des Affaires étrangères concernant le manque d’éducation universitaire pour les femmes afghanes.

Les gouvernements d’Arabie saoudite et de Turquie sont devenus les derniers pays à majorité musulmane à condamner la décision des talibans d’interdire aux femmes l’accès à l’université. En revanche, une vingtaine de femmes ont organisé jeudi une manifestation dans les rues de Kaboul.

Dans une ordonnance rendue plus tôt cette semaine, les dirigeants talibans du pays ont ordonné aux femmes de tout le pays de cesser de fréquenter les universités privées et publiques.

Ziaullah Hashmi, porte-parole du ministère de l’Enseignement supérieur, a annoncé jeudi dans un tweet qu’une conférence de presse se tiendrait cette semaine pour expliquer l’interdiction.

En conséquence, les filles n’ont pas le droit d’aller au collège ou au lycée, les femmes sont exclues de la plupart des professions et elles sont tenues de porter des vêtements de la tête aux pieds en public. De plus, il est interdit aux femmes d’entrer dans les parcs et les gymnases. Au cours des deux dernières décennies, la société afghane a de plus en plus adopté l’éducation des filles et des femmes, bien qu’elle demeure largement traditionnelle.

La Turquie et l’Arabie saoudite ont toutes deux condamné l’interdiction des universités.

Dans une déclaration jeudi, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré que l’interdiction n’était ni islamique ni humaine.

Cavusoglu a exhorté les talibans à revenir sur leur décision lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue yéménite.

Même si les femmes afghanes se voient refuser la possibilité d’aller à l’université, le ministère saoudien des Affaires étrangères a exprimé « son étonnement et ses regrets ». Un communiqué publié mercredi soir a décrit la décision comme « étonnante dans tous les pays islamiques ».

Avant cette décision, le Qatar, qui s’est engagé auprès des autorités talibanes, l’a également condamnée.