Moïse et Pharaon – Une histoire prouvant l’existence de Dieu
Lorsque Moïse fit face à Pharaon et lui dit qu’il était un messager du Seigneur des mondes, Pharaon demanda :
Et qui est le Seigneur des mondes ? (Al-Shu'ara', 23).
Pharaon fut stupéfait et irrité par les affirmations de Moïse, car il pensait – et imposait comme credo national – qu'il était non seulement un dieu vivant, mais aussi le seigneur le plus exalté.
Trompé par son arrogance et son ignorance, il ne prit pas au sérieux ce que Moïse lui avait dit. L'exemple de Moïse n'imposait aucun respect.
Pharaon a catégorisé Dieu comme une chose, mais comme une des choses, appartenant à un type existentiel avec des attributs communs. C’est pourquoi sa question commençait par « quoi » plutôt que par « qui ».
La question de Pharaon était une tentative de détournement et de dévalorisation. C'est un point important car Pharaon, après tout, avait une idée assez juste de Dieu. Moïse lui dit à un moment donné :
Vous savez, en vérité, que ces signes n'ont été révélés que par le Seigneur des cieux et de la terre, comme preuves évidentes. (Al-Isra', 102)
Puisqu’il n’y a rien de comparable à l’essence et aux attributs de Dieu, et puisque rien de Son royaume transcendantal ne peut être comparé à quoi que ce soit du royaume créé des « choses », Moïse ne pouvait en aucun cas tomber dans le piège de Pharaon.
Moïse parla ainsi des résultats et des effets de Dieu et de Ses attributs. Il se tourna immédiatement vers le premier, qui fut si important qu’il stupéfia et réduisit Pharaon au silence.
Le Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui se trouve entre eux
Moïse dit :
Le Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui existe entre eux, si vous cherchez à être convaincus avec certitude (Al-Shu'ara', 24).
Pharaon ne put rien répondre à cela. Il se contenta de dire à ceux qui l’entouraient, tout en continuant à dénigrer Moïse et ses affirmations :
Avez-vous entendu cela ? (Al-Shu'ara', 25).
Pharaon a dit cela juste pour le plaisir de dire quelque chose. Il avait besoin de sauver la face. Attaquer la personnalité et l'intégrité de Moïse était sa meilleure chance de rester sur la bonne voie.
Comment se fait-il que la domination de Pharaon en tant que « dieu » et « seigneur » ne soit rien en comparaison de celle du Seigneur de Moïse ? Le Seigneur de Moïse contrôlait l’univers entier, tandis que Pharaon n’était responsable que de l’Égypte, une minuscule portion de la terre, sans parler des cieux.
Pharaon ne valait même pas la peine d'être comparé au Seigneur de Moïse. Tout cela était évident. Il suffisait aux hommes d'ouvrir leurs yeux et leur esprit, et de les utiliser correctement, pour tracer ensuite un chemin clair vers la certitude.
Le débat était donc clos. Seuls l'arrogance et l'obstination de Pharaon parvenaient à le maintenir en vie. Il nourrissait un faux espoir de succès.
Votre Seigneur et le Seigneur de vos premiers ancêtres
Moïse poursuivit en abordant des questions plus spécifiques et plus tangibles, mais tout aussi dévastatrices pour Pharaon :
Votre Seigneur et le Seigneur de vos premiers ancêtres (Al-Shu'ara', 26).
Moïse a visé ici à la fois Pharaon et les élites qui l’entouraient. Il l’a fait parce que même si Pharaon était celui qui était déifié, c’était une alliance de systèmes sociopolitiques entiers qui reconnaissaient et soutenaient cette idée.
Il s’agissait d’un cas de religion à la fois nationalisée et institutionnalisée. Il fallait donc l’aborder comme telle.
L’argument de Moïse était le suivant.
Etant donné que vous n'êtes que des créatures évoluant dans le monde créé, votre Seigneur est le même Dieu que moi. Il est le Créateur et le Seigneur. Vous n'êtes que des mortels et Ses serviteurs.
Il en est de même pour ceux qui vous ont précédés, vos ancêtres. Ils ont été créés par Lui, ils ont vécu par Lui, et c'est à Lui qu'ils ont été ramenés.
Le même destin vous attend, vous aussi. Ne voyez-vous pas que vous ne contrôlez rien, pas même votre propre vie ? Ne pouvez-vous pas tirer les leçons du destin des générations précédentes ?
De plus, les pharaons de vos ancêtres étaient aussi des « dieux ». Comment se fait-il qu’ils soient morts aujourd’hui, sans aucune autorité ? Le pharaon actuel mourra également et sera remplacé par un autre qui, à son tour, prétendra également à la divinité et à la souveraineté existentielle.
Et le cycle continuera jusqu’à ce que, non pas vous, mais mon – et votre – Seigneur le veuille.
Cette vérité était également évidente. Pharaon le savait. Mais avant que les gens ne s’énervent et ne commencent à poser des questions, Pharaon s’empressa de détourner leur attention. Il le fit encore une fois en se moquant de Moïse et en minant sa fiabilité.
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