Pourquoi ces membres d’ultradroite ont-ils été condamnés à de la prison ferme ? Le verdict choc est tombé

Le tribunal correctionnel de Paris a frappé fort et n’a pas tremblé sur la sentence : mardi 30 septembre, six membres du groupe d’ultradroite Action des Forces opérationnelles (AFO) ont été condamnés à deux ans de prison ferme pour avoir fomenté des actes visant la communauté musulmane. Retour sur une affaire qui agite la société française et lance un sérieux avertissement à tous les apprentis terroristes qui voudraient jouer aux pyromanes sociaux.

Un groupe structuré et déterminé dans le viseur de la justice

L’AFO, ce n’est pas une bande de bras cassés réunis autour d’un barbecue dominical. Constitué en 2017, ce groupe d’ultradroite comptait une cinquantaine de membres, disséminés à travers la France et organisés selon une structure que l’on qualifierait volontiers de hiérarchisée et structurée. Derrière ce vernis d’ordre, l’objectif était tout sauf pacifique : préparer ses membres à « l’affrontement avec la communauté musulmane », rien de moins.

D’après l’enquête, les réunions préparatoires ne servaient pas à organiser des tournois de belote, mais bien à évoquer des « actions violentes concrètes dans des lieux symboliques » de l’islam. Parmi les sinistres projets évoqués : attaquer des imams et empoisonner de la viande hallal. Un scénario digne d’un très mauvais polar, mais qui a pourtant failli devenir réalité.

Des peines exemplaires et un signal fort du tribunal

Le tribunal n’a pas hésité : six hommes, âgés de 39 à 76 ans, ont été reconnus coupables d’association de malfaiteurs terroriste. Ces derniers devront purger leur peine de deux ans… mais à domicile, dotés d’un bracelet électronique. Une mesure qui n’enlève rien au caractère ferme et solennel du verdict. À cette décision s’ajoutent une peine d’un an de prison ferme et cinq peines assorties du sursis pour six autres prévenus, dont trois femmes. L’AFO affichait donc une diversité égalitaire dans son casting, mais certainement pas dans ses objectifs.

Parmi les têtes d’affiche des condamnés, on retrouve :

  • Guy Sibra, 72 ans, présenté comme le fondateur du groupe
  • Bernard Sorel, 76 ans, chef de la cellule Ile-de-France
  • Daniel Raimbault, ancien militaire de 39 ans, enrôlé pour ses connaissances explosives, au sens propre du terme

Le président du tribunal a eu des mots lourds de sens en s’adressant aux prévenus : « Vous êtes tombés dans le piège du terrorisme en répondant à la terreur par la terreur. » Une phrase qui claque comme une gifle judiciaire à ceux qui croyaient pouvoir répondre à la haine par… encore plus de haine.

Un procès dans un contexte sous haute tension

Le verdict est tombé alors que les actes antimusulmans connaissent une hausse inquiétante en France. Entre janvier et mai 2025, ils ont bondi de 75 % par rapport à la même période de 2024 : 145 faits recensés contre 83 l’an passé. Et ce n’est pas tout : les atteintes aux personnes, elles, ont explosé de 209 % (quand même !), passant de 32 à 99 selon le ministère de l’Intérieur.

Difficile de ne pas voir dans ce jugement un message adressé à tous ceux qui, sous couvert de « sauvetage » ou d’« auto-défense », nourrissent les pires instincts. Car avec ses ambitions de « représailles » en cas d’attentat et la planification d’actes de violence, l’AFO a surtout démontré combien la spirale de la peur et de l’exclusion peut virer au coup de folie.

Justice, paix sociale et vigilance : rester unis contre la haine

Alors, que retenir de cette affaire aux allures de signal d’alarme ? La justice ne laisse rien passer et rappelle que, quelle que soit la justification, répondre à la terreur par la terreur est une impasse, pour la société comme pour l’État de droit.

Gare à ceux qui seraient tentés de flirter à nouveau avec le crime sous le prétexte de « sauver la France » : la loi veille, et la société reste attentive. Reste à chacun de ne pas céder à la peur ni à la haine – et pour ça, pas besoin de bracelet électronique, mais juste d’un peu de bon sens et beaucoup d’humanité.