Réforme mutuelle dans la société musulmane : comment et pourquoi
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Le Prophète (que la paix et la bénédiction soient sur lui) a dit :
« L'exemple de la personne qui respecte les ordres et les restrictions d'Allah par rapport à ceux qui les violent est comme l'exemple de ces personnes qui ont tiré au sort leur place dans un bateau. Certains d’entre eux obtinrent des places dans la partie haute, d’autres dans la partie basse.
Quand ces derniers avaient besoin d'eau, ils devaient monter pour apporter de l'eau (et cela troublait les autres), alors ils disaient : « Faisons un trou dans notre part du navire (et obtenons de l'eau) pour sauver ceux qui sont au-dessus de nous de les troublant.
Donc, si les gens dans la partie supérieure laissaient les autres faire ce qu’ils ont suggéré, tous les gens du navire seraient détruits, mais s’ils les en empêchaient, les deux parties seraient en sécurité. (Al-Bukhari)
Cette compréhension entre l’individu et la société d’une responsabilité commune pour des intérêts communs est la base de la résistance aux maux sociaux. Toute méthode visant à réaliser une réforme resterait vaine si elle n’était pas précédée d’une telle entente.
La position de l'homme en tant que dépositaire des ressources de la Terre ne peut prendre une forme définitive tant qu'il n'a pas reconnu cette responsabilité sociale.
Ceux qui cherchent à résister aux maux sociaux ont le devoir d’éveiller d’abord la conscience de l’individu à l’égard de la communauté, puis la conscience de la communauté à l’égard de l’individu.
Ils doivent également souligner les implications de ces deux types de responsabilité. Cela doit continuer jusqu'à ce que l'individu adopte une attitude filiale et bienfaisante envers la communauté et que celle-ci adopte une attitude maternelle et protectrice envers l'individu.
L'opinion publique
En reconnaissant ces deux responsabilités et en y réfléchissant, nous obtenons ce que l’on appelle communément aujourd’hui le « consensus général » ou « l’opinion publique », la gardienne vigilante de l’existence de la nation – si elle est fondée sur la prévoyance et l’unité de but et de but.
L'opinion publique est le pouvoir effrayant qui maintient les dirigeants et les individus sur la bonne voie, pousse la nation à agir avec justice et la fait trembler de colère si elle est blessée ou touchée par la corruption, comme le ferait le corps d'un individu s'il était également affecté.
L’opinion publique est l’arme la plus efficace que l’on puisse trouver pour débarrasser la communauté de ses maux sociaux et pour accomplir ce que les lois ne parviennent pas à accomplir. C'est l'œil vigilant qui assure l'exécution des lois et le respect des règles éthiques et des ordonnances justes que la communauté édicte.
L'Islam prend ainsi un soin particulier à faire de l'opinion publique la gardienne des déviations individuelles et des excès de la communauté, enjoignant le bien et interdisant le mal.
Fondation pour une société juste
Établir la responsabilité mutuelle de l'individu et de la communauté est l'un des actes les plus importants de l'Islam et le fondement le plus solide possible d'une vie sociale juste.
Dans le Coran, nous lisons :
{Et les croyants, hommes et femmes, se protègent les uns les autres ; ils recommandent le bien et interdisent le mal.} (At-Tawbah 9:71)
{Et il se peut que de vous naisse une nation qui invite à la bonté, qui enjoint la bonne conduite et qui interdise l'indécence. Tels sont ceux qui réussissent.} (Aal 'Imran 3:104)
Et selon un Prophétique hadithlorsque les fils d'Israël tombèrent dans le péché, leurs sages prêchèrent l'abstinence, mais ils ne voulurent pas s'abstenir. Alors ils (les bons) s'assirent avec eux dans leurs séances, mangèrent et burent avec eux, et le Seigneur frappa le cœur des uns avec celui des autres et il les maudit avec la langue de David et de Jésus, le fils de Marie. , pour leur défi et leur transgression.
Tenez bon
Celui qui respecte ce qui est droit aux yeux d'Allah ne doit pas être ébranlé par l'hostilité de quelqu'un, quel qu'il soit. Nos plus grands maux sociaux proviennent du fait qu’une opinion publique juste n’a pas encore été formée.
Très souvent, des individus et des groupes déclarent ouvertement leur hostilité contre les principes vénérés de la religion, contre l’État et contre les droits communs, et pourtant d’autres ne lèvent pas le petit doigt pour les réprimander parce qu’ils ignorent leurs droits et leurs devoirs.
Les gens sont désunis et enclins à l’égoïsme parce qu’ils manquent d’une formation éthique et culturelle unifiée. Différents courants s'y sont déversés, diluant le caractère moral, la pensée et la foi de la nation et faisant d'un seul et même objet à la fois le bien et le mal : le bien pour un groupe et le mal pour un autre.
Évaluer les responsabilités individuelles et sociales, et ainsi établir une opinion publique uniforme et juste, est impossible sans prédication et persuasion. Si chacun reconnaissait véritablement ses droits et ses obligations, une opinion publique unie et forte émergerait, corrigeant ce qui a été déformé et éliminant ce qui est entaché.
La nature de cette réforme mutuelle et les étapes vers une société juste seront abordées dans la prochaine partie de la série.
Dans cette série
Partie 1 : La responsabilité sociale en Islam
Partie 2 : Réforme mutuelle dans la société musulmane : comment et pourquoi
Partie 3 : Vers une société juste
Partie 4 : Comment un membre d’une tribu touarègue a illustré la solidarité islamique
Références
Pris avec quelques modifications de celui d'Azzam Le message éternel.