Aliou Diallo : au-delà du blasphème, la question de la laïcité au Mali

Aliou Diallo : au-delà du blasphème, la question de la laïcité au Mali

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Bamako, le vendredi 4 novembre, pour exprimer leur mécontentement après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo blasphématoire contre l’Islam.  

Le parjure signé d’un kémite

Début novembre, une vidéo blasphématoire contre l’Islam a provoqué un tollé au Mali. Publiée sur les réseaux sociaux, cette séquence montre un homme dans une boutique tenant des propos outranciers contre le Prophète Mahomet et Allah, puis piétinant le Coran. L’individu se réclame du kémitisme, un courant spiritualiste qui rejette les religions révélées et prône un retour aux croyances ancestrales africaines. En particulier aux divinités de l’Egypte antique, considérée comme la patrie originelle de la race noire.

La population malienne, à 95% musulmane, a été horrifiée par cette vidéo. Pour exprimer son mécontentement, elle a massivement répondu à l’appel à la mobilisation du Haut conseil islamique du Mali (Hcim), la plus puissante organisation islamique du Mali. Elle a aussi demandé au pouvoir malien d’arrêter le profanateur. Réagissant avec promptitude, les autorités ont interpellé six personnes de la mouvance kémite, dont l’écrivain Doumbi Fakoly. Mais l’auteur du sacrilège, lui, est toujours en cavale.

Plusieurs personnalités ont dénoncé les paroles injurieuses de l’homme en fuite. Parmi elles Aliou Diallo, le président-d’honneur du parti ADP-Maliba. L’ex député de Kayes a condamné avec toute son énergie « de tels propos outranciers » et a demandé « que son auteur soit condamné par la justice pour son acte ignoble ».