Juwayriyah bint al-Harith – D’une captive de guerre à l’épouse du Prophète (PSL)

Nous sommes souvent présentés aux gens qui entourent le Prophète Mohammed (PSL) à travers sa vie et son point de vue.

Bien qu'il y ait de bonnes raisons à cela, il peut également être très utile d'en apprendre davantage sur les compagnons du Messager (que la paix et les bénédictions d'Allah soient sur lui) en tant qu'individus. Ce sont les gens qu'Allah (SWT) appelle dans le Coran,

« (…) la meilleure nation qui ait été créée (en tant qu’exemple) pour l’humanité. » (Coran 3:110)

Il peut être particulièrement important de regarder la vie des épouses honorables et honorées du Prophète (PSL) pour comprendre qu'elles aussi étaient des êtres humains qui vivaient, mangeaient, riaient et luttaient pour plaire à Allah (SWT).

Après le Prophète, peut-il y avoir pour nous un meilleur exemple que les Mères des Croyants à qui le paradis fut promis ?

Poursuivant notre voyage pour découvrir si nos mères étaient drôles, sensibles, extraverties, introspectives, pleines de doutes ou intrépides, nous jetons un œil à l'épouse du Prophète Muhammad (PSL), Juwayriyah bint al-Harith (qu'Allah l'agrée-RA).

Parmi les épouses du Prophète Muhammad (saw), Juwayriyah bint al-Harith (ra) était franche et farouchement loyale. Elle défendait la justice et était dévouée à l'adoration d'Allah (swt).

Elle était franche

Juwayriyah bint al-Harith (RA) est née avec un statut élevé dans sa tribu. Fille du chef Banu al-Mustaliq, elle était à part entière une princesse et incarnait cet idéal à tous égards : belle, élégante et forte.

Aisha a décrit Juwayriyah en disant :

« C'était une femme agréable. Personne ne la voyait, sauf qu'il était captivé par elle ».

Lorsque les musulmans apprirent que Banu al-Mustaliq, la tribu de Juwayriyah, préparait une attaque contre les musulmans, la guerre éclata.

Les musulmans ont vaincu les Banu al-Mustaliq et leurs ambitions de se distinguer par la lumière de l'Islam. Cette défaite de sa tribu a radicalement changé la façon dont Juwayriyah (RA) voyait sa vie.

Juwayriyah (RA) fut capturée et donnée comme esclave à Thaabit ibn Qays. Ce fut un sort inacceptable pour elle.

Mais elle ne recula pas devant le défi qui se présentait à elle. Elle s'adressa à Thaabit ibn Qays pour négocier sa libération.

Elle accepta une somme pour sa liberté, mais ne savait pas comment elle, autrefois fille d'un chef et désormais esclave sans le sou, pourrait atteindre une telle richesse.

Elle ne céda pas pour autant sous le poids de son sort. Elle demanda et insista pour voir le Prophète (saw), le seul homme qu'elle connaissait qui pouvait l'aider. Lorsqu'elle alla voir le Prophète (saw), elle plaida sa cause.

Aïcha a raconté :

Alors que le Messager d’Allah (saw) était assis, soudain, Juwayriyah entra et lui demanda au sujet de son accord de rançon (avec Thaabit). (…) Elle commença alors à s’adresser au Prophète (saw) : « Ô Messager d’Allah ! Je suis Juwayriyah, la fille d’al-Hârîth – le chef de son peuple. Tu n’es pas inconscient de ce qui m’est arrivé. Je suis tombée dans la part de Thaabit ibn Qays et j’ai convenu avec lui de me racheter de neuf Ooqiyah. Aide-moi donc à me libérer. »

Cette occasion où elle a demandé à parler avec le Prophète (PSL) a d'abord conduit à sa conversion à l'Islam, puis à son mariage avec le Prophète.

Elle était loyale et défendait son peuple

L'insistance de Juwayriyah (RA) à améliorer sa situation lorsqu'elle et son peuple se sont retrouvés captifs de guerre n'était pas seulement pour elle-même.

Elle savait qu’elle, en tant que membre influent de sa tribu, avait un devoir envers son peuple parce que sa position avait du poids.

Aucune autre personne importante de sa tribu n’est venue les sauver de la captivité. Elle a donc pris elle-même le relais.

Aïcha a dit :

« Lorsque la nouvelle de ce mariage parvint aux gens, ils commencèrent à dire : « Les beaux-parents du Prophète seront-ils retenus en captivité ?! »

Ensuite, les gens libérèrent tous les captifs qui étaient avec eux de la tribu de Banoo al-Mustaliq, et le nombre de ceux qui furent libérés atteignit cent foyers à cause du mariage du Prophète avec Juwayriyah.

La loyauté de Juwayriyah (RA) envers son peuple et son sens des responsabilités envers eux l'encouragent à parler avec le Prophète (PSL).

L'accepter comme époux était une manœuvre politique pour améliorer la situation de son peuple. Mais l'amour et la beauté qu'elle trouva auprès du Prophète furent une immense récompense pour son courage.

Elle a refusé d'être traitée avec inégalité

Il n’est pas surprenant que la même femme qui a réclamé sa liberté et qui, ce faisant, a obtenu la liberté et la propriété de son peuple, soit la même femme qui a dit à Omar (RA), aussi puissant et redoutable qu’il était, de ne pas la traiter injustement.

D'après sa biographie :

Après la mort du Prophète (PSL), Abu Bakr Siddiq (RA) et Umer Farooq (RA) ont accordé (à elle et à toutes les mères des croyants) 12 000 dirhams pendant leur « Khilafat » (gouvernement).

Il est également rapporté qu'Umer Farooq (RA) voulait donner à Juwairiyah (RA) et à Safiyah (RA) seulement 6 000 dirhams chacun en guise de pension.

Mais ils refusèrent de les accepter, affirmant qu'Omar Farooq (RA) ne les considérait pas comme égaux aux autres « Ummul-Mumineen ». Finalement, ils reçurent également 12 000 dirhams de pension.

Elle connaissait ses droits et savait qu’elle pouvait les revendiquer quand elle le jugeait bon.

Elle était dédiée à Allah (SWT)

Certains pourraient considérer Juwayriyya (RA) avec suspicion, la considérant comme une personne ayant des ambitions politiques. Mais la vie de Juwayriyya est un témoignage de sa dévotion à Allah (SWT) et à Son Messager (PBUH).

Juwayriyya a passé la majeure partie de son temps à adorer, à se souvenir d'Allah (SWT) et à se livrer à une profonde contemplation, longtemps après avoir été libérée et en sécurité pour vivre sa vie parmi son peuple.

Il a été rapporté que « tôt le matin, le Messager (paix et bénédiction d’Allah sur lui) quitta sa chambre alors qu’elle accomplissait la prière de l’aube.

Il revint plus tard dans la matinée et elle était toujours assise à la même place. « Es-tu assise à la même place depuis que je t'ai quittée ? » demanda-t-il. « Oui », répondit-elle.

Juwayriyah (RA) était une femme forte qui connaissait sa valeur. Elle disait ce qu’elle pensait, défendait son peuple et refusait d’être traitée de manière inégale.

Mais par-dessus tout, elle était profondément dévouée à son culte envers Allah (SWT). Juwayriyah était un pilier de force et de dévotion que nous pouvons tous considérer comme un exemple.

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