La Suisse inflige une amende aux femmes musulmanes pour le port de la burqa et du niqab

Le gouvernement suisse aurait soumis un projet de loi au parlement pour infliger une amende à toute personne qui enfreint la règle nationale de couverture du visage le mercredi 12 octobre. Le projet de loi imposerait une amende de 1 000 francs suisses à quiconque enfreint l’interdiction, comme le port du niqab ou de la burqa.

Le projet de loi fait partie du référendum de l’année dernière sur les couvre-visages. À l’époque, l’interdiction proposée, également connue sous le nom d ‘«interdiction de la burqa», était soutenue par 51,6% des électeurs malgré les critiques selon lesquelles l’interdiction était considérée comme islamophobe et sexiste.

Après consultations, le cabinet a assoupli les appels à imposer une interdiction du code pénal et des amendes pouvant aller jusqu’à 10 000 francs pour les contrevenants. Cité par Al Jazeera, le gouvernement suisse, dans un communiqué officiel, a souligné que l’interdiction de se couvrir le visage vise à assurer la sécurité et l’ordre publics, et que la punition n’est pas la priorité.

L’interdiction elle-même est une initiative lancée par le Comité Egerkinger. Ce groupe comprend des politiciens du Parti populaire suisse d’extrême droite, qui prétend organiser la résistance à la domination de l’islam politique en Suisse. L’un de ses membres, Jean-Luc Addor, a fait valoir que l’interdiction favoriserait l’égalité entre les hommes et les femmes et jouerait un rôle important dans la lutte contre la radicalisation islamique.

Bien qu’il ne mentionne pas explicitement la burqa ou le niqab, le projet de loi interdit aux gens de se couvrir le visage dans les lieux publics, tels que les transports en commun, les restaurants ou de marcher dans la rue. Le projet de loi oblige les gens à montrer leurs yeux, leur nez et leur bouche en public.

Par exemple, les femmes musulmanes sont autorisées à porter le hijab pour couvrir leurs cheveux, mais elles ne sont pas autorisées à porter le niqab, qui ne montre que les yeux, ou la burqa, qui couvre tout le corps, y compris le visage.

Le projet de loi stipule que la burqa ne peut être portée que dans les lieux de culte. Une autre exception à la loi est que les couvre-visages ne peuvent être utilisés que dans les espaces publics pour des raisons de sécurité, de climat ou de santé, comme les masques utilisés pour protéger les personnes contre la propagation du COVID-19.

La communauté musulmane suisse s’est sans aucun doute opposée à l’interdiction qui criminalise le niqab et la burqa, qui considère l’interdiction comme une marginalisation supplémentaire des minorités musulmanes et une atteinte à la liberté religieuse.

Le Conseil central islamique suisse a fait valoir que le vote en faveur de l’interdiction de se couvrir le visage était une preuve concrète que l’islamophobie était en hausse en Suisse depuis l’interdiction du minaret des mosquées en 2009. Le conseil s’est engagé à soutenir quiconque décide de continuer à porter un niqab ou burqa au nom de la liberté en payant l’amende.