Le chef du groupe de campagne britannique affirme que la Pologne l’a expulsé à la demande de la France

Le directeur britannique du groupe de campagne Cage a affirmé avoir été expulsé de Pologne à la demande des autorités françaises parce qu’il avait critiqué le gouvernement d’Emmanuel Macron pour son islamophobie.

Muhammad Rabbani, qui dirige un groupe qui fait campagne en faveur des personnes touchées par la « guerre contre le terrorisme », devait prononcer cette semaine lors d’une conférence internationale sur la sécurité à Varsovie un discours qui aurait critiqué la gestion par la France des manifestations antigouvernementales. .

Mais il a été arrêté puis expulsé vers le Royaume-Uni lundi soir. Il a affirmé que la France partageait des informations le concernant avec les autorités polonaises.

En juillet, Rabbani a été banni de France en raison de critiques antérieures à l’égard du gouvernement de Macron.

Dans un document décrivant l’interdiction, la France accuse Rabbani de faire partie d’un « mouvement islamiste radical » et de « répandre des propos calomnieux » sur « une prétendue « persécution islamophobe » et une surveillance de masse par les gouvernements occidentaux, y compris la France ».

Rabbani s’était rendu en Pologne pour prendre la parole lors d’une conférence à Varsovie organisée par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

C’est lors d’une conférence de l’OSCE en septembre dernier que Rabbani a accusé la France de se joindre à la Chine et à l’Inde pour lancer une « persécution religieuse » contre les musulmans. Et il comptait encore critiquer la France cette année avant d’être arrêté à l’aéroport de Varsovie.

Les gardes-frontières polonais lui ont montré des documents, vus par le Guardian, qui montraient qu’il avait été recommandé de refuser son entrée dans les pays européens dans le cadre d’une mise à jour de juillet du système d’information Schengen, utilisé pour gérer les frontières de l’UE.

Il ne ressort pas clairement des documents si la France est responsable de la recommandation de cette interdiction européenne de voyager. Mais Rabbani a affirmé que les autorités polonaises lui avaient dit « qu’elles avaient des instructions de la France ».

Dans une vidéo enregistrée lors de sa détention à Varsovie, Rabbani a déclaré : « La France a émis un avis demandant aux autorités frontalières polonaises de m’empêcher d’entrer dans le pays. La police polonaise ne dispose d’aucune information sur les raisons de cette décision.»

Dans un communiqué, il a ajouté : « Par cette interdiction, la France a tenté d’empêcher Cage de sensibiliser l’opinion publique au niveau international à la persécution systématique des musulmans par la France.

« Cependant, la France n’a pas atteint ses objectifs puisque mes collègues de Cage sont présents à la conférence et ont été rejoints par un certain nombre de délégués de différents pays européens représentant la société civile musulmane. Nous ne serons pas réduits au silence. »

Il a ajouté que Cage envisageait de faire appel. «Je vais contester cela légalement et je suis convaincu que nous annulerons cette interdiction. Cela montre que la France est mal à l’aise face à l’examen public et à la prise de conscience internationale de la persécution de ses citoyens musulmans. »

Le ministère français de l’Intérieur a exposé les raisons pour lesquelles Rabbani ne se rendrait pas en France dans un document daté du 31 octobre 2022. Il précise : « Compte tenu de la menace terroriste particulièrement élevée, sa présence sur le territoire national constituerait une menace grave pour l’ordre public et la sécurité intérieure de la France. .»

Les ambassades de France et de Pologne à Londres ont été contactées pour commentaires.