Ibn `Ataa' sur le repentir et l'espoir
Dans son livre bien connu, Al-Hikam (Paroles de Sagesse), cheikh Ahmad Ibn `Ataa'illah As-Sakandari dit :
« Si vous avez moins d'espoir en Dieu lorsque vous faites une erreur, alors réalisez que vous ne comptez que sur votre travail, pas sur la miséricorde de Dieu. »
Lorsque j’ai l’intention de commencer un voyage spirituel vers Dieu, je dois me demander : par où dois-je commencer ? Et que dois-je emporter avec moi lors de ce voyage ? Dois-je me souvenir des bonnes actions que j'ai faites et les prendre comme provisions dans ce voyage ?
La réponse donnée par Ibn `Ataa' dans sa parole de sagesse est : 'Non ! Vous ne devriez même pas compter sur vos bonnes actions. Vous devriez commencer votre voyage vers Dieu en tournant simplement votre cœur vers Lui, en mettant votre confiance en Lui seul et en espérant que Sa Miséricorde et Sa Bonté seules vous guideront tout au long de votre voyage.
Cependant, on pourrait se demander : le fait de recevoir la miséricorde d'Allah n'est-il pas le résultat de mes bonnes actions ? Mais une contre-question se pose : la miséricorde et la générosité d'Allah s'arrêtent-elles lorsque je n'ai pas de bonnes actions ? La réponse est non.
{Maintenant, si Allah prenait immédiatement à partie les humains pour tout le mal qu'ils commettent, Il ne laisserait pas un seul être vivant sur la surface de la terre}. (An-Nahl 16 : 61)
Par conséquent, il ne s’agit pas de « mériter » ou de « gagner » la miséricorde et les bienfaits d’Allah. Il s'agit de compter sur la miséricorde et les bienfaits d'Allah pour recevoir la miséricorde et les bienfaits d'Allah, malgré mes défauts. C'est le bon début pour le bon cours.
Mais se tourner vers Allah et espérer Sa Miséricorde doit s'accompagner du repentir de ses erreurs et de ses erreurs. Selon les lois universelles d'Allah, si l'on veut mettre quelque chose à un certain endroit, il doit y avoir de la place et de l'espace pour cet ajout. Foi et Lumière ne fait pas exception. Ainsi, si je veux remplir mon cœur de foi, de lumière et du souvenir d'Allah, je dois d'abord créer un espace dans mon cœur qui ne soit pas occupé par toutes sortes d'objets et de désirs. C'est seulement alors que je peux remplir mon cœur de bonté, ou comme le dit l'expression soufie : Pureté, puis beauté, puis lumière (al-takhalli thum al-tahalli thum al-tajalli).
Par conséquent, je dois commencer ce voyage en me repentant auprès de Dieu de mes défauts.
{Et toujours, ô vous les croyants – vous tous – tournez-vous vers Dieu dans la repentance, afin que vous puissiez atteindre un état heureux !}.(An-Nur 24 : 31)
Le repentir doit s'accompagner d'un certain sentiment qu'Ibn `Ataa' souligne ici dans cette parole de sagesse. C'est l'espoir en Allah. Mais pourquoi l’espérance est-elle nécessaire au repentir ? Et qu’est-ce que cela a à voir avec mon voyage ? C'est ce qu'explique ici Ibn `Ataa'. Il dit:
« Si vous avez moins d'espoir en Allah lorsque vous faites une erreur, alors réalisez que vous ne comptez que sur votre travail, pas sur la miséricorde d'Allah. »
Cela signifie que si vous souhaitez compter sur la miséricorde d'Allah et placer toute votre confiance en Lui, assurez-vous que vous n'êtes pas pharisaïque ! Ne pensez pas que vous avez atteint la vertu grâce à vos efforts et à vos actes. Et parmi les signes que l'on compte sur ses actes, plus que sur la miséricorde et la générosité d'Allah, il y a la diminution de l'espoir lorsqu'on commet une erreur. L'espérance en Lui devrait toujours être au même niveau.
Les érudits ont compté quatre conditions pour un repentir correct :
Premièrement, il faut éprouver des remords pour l’erreur qu’il a commise.
Deuxièmement, il faut cesser de commettre l’erreur, si c’est une habitude permanente.
Troisièmement, il faut être sincèrement déterminé à ne pas répéter la même erreur à l’avenir.
Quatrièmement, si l'erreur concerne les droits des personnes, il faut rendre aux gens ce qu'on leur doit. Un repentant sincère doit remplir ces quatre conditions.
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