L'histoire du prophète Moïse et d'Al Khidr : une leçon de patience
Lorsque le Prophète Moïse rencontra Al Khidr, il lui demanda s'il pouvait le suivre, afin que ce dernier lui enseigne la connaissance et la guidance qui lui avaient été enseignées.
Al Khidr a accepté avec une certaine hésitation, mais a fait remarquer :
En vérité, avec moi, vous ne pourrez jamais avoir de patience. Et comment pourriez-vous avoir de la patience pour ce que vous ne maîtrisez pas ?
Ces paroles surprirent Moïse, mais ne firent qu’accroître son intérêt et sa détermination. Son état se manifesta clairement dans sa réponse :
Tu me trouveras, si Allah le veut, patient, et je ne te désobéirai en aucun cas (Al-Kahf, 66-69).
Cependant, Moïse s'est montré impatient et a mis fin à sa relation avec Al Khidr.
Il est possible que Moïse ait su dès le départ ce qui était en jeu. Néanmoins, il désirait ardemment participer à cette expérience extraordinaire et apprendre de première main quelque chose de nouveau.
Telle était sa curiosité et sa soif de connaissances. Moïse n’avait pas hésité à être, pour ainsi dire, le sujet d’une « expérience ».
Il savait peut-être qu’il ne pourrait pas être patient avec Al Khidr. C’est pourquoi il a inséré une clause « si Allah le veut » (in sha’ Allah) dans sa réponse. Pour compenser en quelque sorte l’inconvénient, il a assuré à son compagnon qu’il ne lui désobéirait pas volontairement dans aucun de ses ordres.
Il n’y a pas de patience pour l’inconnu ou l’incompris
L'histoire de Moïse et d'Al Khidr regorge d'enseignements. L'un d'eux concerne le sens et l'importance de la patience (sabr).
Au début de la rencontre entre les deux personnes les plus sages et les plus savantes de la planète à l’époque, l’essence du sujet a été présentée de manière emphatique.
Moïse, un grand prophète, a voulu en apprendre davantage encore d’« un serviteur parmi Nos serviteurs à qui Nous avions fait miséricorde de Notre part et à qui Nous avions enseigné de Notre part une (certaine) science » (Al-Kahf, 65).
Moïse possédait toutes les qualités extraordinaires attendues d’un prophète, notamment la patience, la persévérance et le courage.
Il a par exemple déclaré que quoi qu'il arrive, il continuerait à chercher un endroit où il était censé trouver Khidr :
Je n'abandonnerai pas jusqu'à ce que j'atteigne la jonction des deux mers ou que j'aie passé des années et des années en voyage (Al-Kahf, 60).
Quoi qu’il en soit, Al Khidr dit à Moïse que malgré tout, il ne pourra pas être patient en l’accompagnant. Il en révéla alors la raison, dévoilant en même temps un principe essentiel de la vie : il n’y a pas de patience pour l’inconnu ou l’incompris. La patience n’est compatible qu’avec le connu et le connaissable.
La leçon de Khidr peut être expliquée comme suit.
La patience comme processus de maîtrise et de contrôle de soi
La patience en tant qu’acte de tolérance, de maîtrise de soi, d’endurance face à des circonstances difficiles et imprévisibles, des défis, des tensions et des provocations, ne peut être pratiquée que par ceux qui ont les connaissances, la foi et l’obéissance adéquates.
Dans ces conditions, la pratique de la patience nous rapproche de plus en plus de la droiture, de la conscience de Dieu et de la bonté. Elle se transforme finalement en optimisme total, en confiance en soi et en courage.
En l’absence de connaissance, de foi et d’obéissance, les inévitables défis de la vie qui exigent de la patience conduisent à des angoisses, un découragement et une agitation permanents.
Comme aucune solution n'est en vue, ces situations peuvent ébranler psychologiquement et spirituellement l'être humain jusqu'à ses fondements. Elles deviennent alors une source de scepticisme et de méfiance incontrôlables.
En conséquence, la patience est perçue comme un processus de confinement et de contrôle de soi (Habs Al-Nafs) contre les facteurs et les événements qui cherchent à l’influencer.
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