« Puis-je avoir une liaison ? » demande un jeune au Prophète (PSL)

« Puis-je avoir une liaison ? » demande un jeune au Prophète (PSL)

Imaginez un jeune homme venant voir l’imam de votre mosquée voisine avec cette étrange demande : « Puis-je obtenir une fatwa qui m’autorise à commettre un acte de torture ? Zina (fornication/adultère) ? »

Quel genre de réponse recevra-t-il ?

Je pense que la réaction la plus probable des participants et de l’imam est un reproche de colère et de choc. On entend des cris du genre : « Honte à vous ! Comment osez-vous mentionner des choses aussi méprisables dans la mosquée et, pire encore, demander à ce qu’elles soient commises ? »

Comment le Prophète (PSL) a réagi

Eh bien, lisons cette histoire et voyons comment le Prophète (paix et bénédictions sur lui) a géré une situation comme celle-ci :

Abou Oumama Al-Bahily (qu'Allah l'agrée) a rapporté qu'un jeune homme est venu voir le Prophète et lui a dit :

« Ô Messager d'Allah, donne-moi la permission de commettre Zina.'

Les compagnons se tournèrent vers lui et commencèrent à le réprimander. Le Prophète dit : «Se rapprocher.«

Lorsque le jeune homme s’approcha du Prophète et s’assit, le Prophète lui demanda : «Est-ce que tu le voudrais pour ta mère ?«

L'homme répondit : Non, par Allah. Qu'Allah fasse de moi une protection pour toi !

Le Prophète a commenté : «Les gens n’aiment pas ça non plus pour leurs mères.« Le Prophète a ajouté : «Est-ce que vous le voudriez pour votre fille ?«

Le jeune homme répondit encore une fois par la négative. Le Prophète dit alors : «Les gens ne l'aimeraient pas non plus pour leurs filles«

De plus, le Prophète a demandé : «Est-ce que tu le voudrais pour ta sœur ?Le Prophète reçut la même réponse et fit le même commentaire. Le Prophète continua à poser des questions sur les tantes paternelles et maternelles de l'homme. La réponse du jeune homme fut la même et le Prophète répéta le même commentaire :Les gens n’aiment pas ça pour leurs tantes.«

Le Prophète posa alors sa main sur le jeune homme et pria pour lui : «Ô Allah, pardonne ses péchés, purifie son cœur et protège sa chasteté.«

Abu Umamah, le narrateur du hadith, a dit que le jeune homme n'a plus prêté attention à aucune tentation par la suite. (Authentifié par Al-Albani)

Donnez du pouvoir, ne détruisez pas !

Par cette approche douce, compréhensive et convaincante, le Prophète (sur lui la paix et le salut) cherchait à renforcer le jeune homme plutôt qu’à le détruire. Il cherchait à le renforcer et à le fortifier dans sa lutte contre les tentations plutôt qu’à l’aliéner ou à l’affaiblir.

Suivre cet exemple prophétique est crucial lorsqu’on a affaire à la jeunesse car cela détermine non seulement si la jeunesse s’engagera Zina ou pas, mais surtout, s'ils reviendraient un jour à la mosquée pour discuter et trouver des réponses à leurs futurs problèmes ou non.

Écouter les jeunes, comprendre leurs problèmes, les accueillir et s’occuper d’eux avec enthousiasme, quels que soient leurs problèmes, sont autant d’éléments de l’art du Prophète de les responsabiliser. Dans le hadith ci-dessus, les Compagnons eux-mêmes n’ont pas pu contenir leur choc. Telle serait peut-être la réaction naturelle de nos imams et des dirigeants de notre communauté s’ils étaient confrontés à une question similaire.

Le Prophète, cependant, a traité la situation comme un grand éducateur ; il a attiré le jeune homme plus près de lui, a discuté du problème de manière rationnelle et a ainsi réussi à convaincre le jeune homme au point que, comme le rapporte le narrateur du hadith, l'homme ne prêterait plus attention à aucune tentation après cela.

De plus, le Prophète n’a pas laissé passer cet incident sans y apporter sa touche spirituelle unique. Le fait de poser sa main sur le jeune homme et de prier pour lui a dû laisser un effet inoubliable.

Un environnement adapté aux jeunes

Les critiques ne servent à rien dans de telles situations. Elles ne feraient qu’aliéner les jeunes et les inciteraient à réfléchir à deux fois avant de chercher des solutions dans la mosquée. Si nous ne sommes pas assez amicaux pour accueillir nos jeunes et reconnaître leurs préoccupations, ils chercheront d’autres environnements pour canaliser leurs inquiétudes et leurs besoins.

Le jeune homme ci-dessus a osé s'adresser au Prophète avec sa demande indescriptible : nos jeunes se sentent-ils chez eux et bienvenus dans nos mosquées, où ils peuvent s'ouvrir et discuter confortablement de tout ce qui les occupe ?

Malheureusement, la différence entre l’attitude du Prophète et celle de beaucoup d’entre nous est aussi grande que la différence entre construire et détruire, renforcer et saper.